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créé le 19 septembre 2008
au Centre Culturel Français Albert Camus / Antananarivo / Madagascar
présenté le 26 septembre 2008 au Festival des Francophonies en Limousin, puis en tournée en France.
note d'intention
Pour commencer, on dira que les faits ont réellement existé, que les sagaies ont volé, que les balles ont sifflé, que les cadavres ont jonché la terre. Rire.
Des rires en masque de douleur. Des rires sur l'absurdité de ces lignes cherchant à comprendre pourquoi je devrais me justifier pour revendiquer ma mémoire. (…) De quoi parlons-nous en fait ? De 1947, mars 1947 et de tout ce qui s'ensuivit. Insurrection contre la colonisation française.
L'oppression pendant près de deux ans. Je parlais comme d'une évidence : le chiffre même de 47 sonne douloureux sur la Grande Île, la fin d'un monde, la perte et la défaite, le silence lourd d'une période qui n'en finit pas de nous ronger, de nous hanter… Raharimanana dans un court texte incisif revient sur une période de l'Histoire, entre Madagascar et la France. C'est un document, publié∗, qui "nous interroge sur les rapports entre colonisés et colonisateur, entre pouvoir actuel et passé, sur le silence de part et d'autre, sur l'écriture de l'histoire par le Nord et la nécessité d'interroger cette histoire par le Sud." Et ce très grand écrivain raconte une "histoire" poignante, chargée d'une incroyable émotion. C'est l'introduction dans ce texte de témoignages qui m'a donné, dès la première lecture, la nécessité de mettre en scène ce texte, et avec un partage des voix.
Avec la langue française. Avec la langue malgache, avec le "son" malgache, celui que j'ai aimé dès un premier voyage dans la Grande Île rouge. A l'écoute des voix enregistrées de quelques témoins âgés de la répression, une répression sanglante de quelques dizaines de milliers de morts.
De la même manière que la publication originale propose des photographies inédites de ce massacre colonial, tirées du Fonds Charles Ravoajanahary, la scénographie révèle des images de guerre oubliées, éditées sous forme de journaux distribués au public, commentés avec force, comme un acte mémoriel obligé.
47 à Tananarive
L'Histoire racontée de cette manière par un artiste - le "je" est assumé -, a une dimension universelle. L'idée est bien de porter un spectacle au-delà des strictes frontières de nos deux pays d'origine, mais il est juste de créer cette leçon d'histoire à Madagascar, au Centre Culturel Albert Camus à Tananarive, ce qui nous importe l'un et l'autre, comme pour assumer ensemble notre pensée - je n'ose dire : notre révolte … Thierry Bedard. mars 08
distribution
Texte
Raharimanana
d'après Madagascar 1947, essai et photographies du Fonds Charles Ravoajanahary.
Vents d'ailleurs /Tsipika 2007.
mise en scène
Thierry Bedard
avec
Romain Lagarde Sylvian Tilahimena
création sonore
Jean Pascal Lamand d'après des conversations enregistrées pendant les reportages réalisés à Madagascar au printemps 2008.
lumières
Jean Louis Aichhorn
Production
notoire/de l'étranger(s) - Paris. Centre culturel Albert Camus, Ambassade de France - Tananarive Madagascar. Culturesfrance notoire est conventionnée par la Drac Ile de France.
Thierry Bedard - notoire est artiste associé à Bonlieu Scène nationale d'Annecy dans le cadre du centre d'art et de création