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Figure de la nouvelle scène reggae ivoirienne sur les traces du maître Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly est aussi un des porte-paroles de la jeune génération de son pays face aux difficultés politiques.
Moussa Fakoly DOUMBIA naît en 1968 à Odienné au Nord- Ouest de la Côte d'Ivoire. Issu de l'ethnie malinké, il est le descendant d'un chef guerrier et membre d'une famille de griots. L'art des griots étant intimement mêlé à la musique, le futur Tiken développe sa passion. Plus intéressé par la danse et la musique que par l'école, son père l'envoie dans un autre village où il découvre le reggae. Il monte alors son premier groupe, Djelys. En 93, ils sont repérés par un tourneur, à l'occasion d'un concours. Auteurcompositeur, Tiken fait vite un malheur en Côte d'Ivoire.
En 94, les premières élections, après la mort de Houphouët Boigny donnent lieu à de violentes manifestations.
C'est là que Tiken Jah Fakoly écrit ses premiers titres sur la situation politique pour en dénoncer les excès. Il en tirera une grande popularité auprès de la jeunesse. Le plus célèbre de ces titres, sorti en 1996, est "Mangercratie" qui le fait connaître dans toute l'Afrique de l'Ouest. Il y évoque la revendication des Africains de vouloir avant tout un régime (sans jeu de mots.) où l'on mange, et non des régimes politiques, des "craties" en tout genre, qui les privent de leurs droits y compris celui de manger, " le droit de tous à la soupe". Ce disque, en dépit de quelques censures de la part des médias officiels, reste classé pendant cinq mois en Côte d'Ivoire et est à la source de son immense succès - désormais en solo - à partir de 1997.
Tout naturellement, l'Europe s'intéresse à lui, alors qu'il fait la première partie du groupe de reggae français Sinsemilia et enchaîne les tournées en Europe et aux Etats Unis, En 2000, il compose un nouvel album Caméléon. Cette même année, son pays sera en proie à de violents heurts internes à la suite à d'élections houleuses. Là, plus que jamais, Tiken Jah Fakoly se révèle l'emblème de la jeunesse, portant haut une parole de résistance et de critique face aux événements et aux politiciens.
Devenu une vraie figure du paysage musical ouest-africain, Tiken entre dans l'écurie Barclay. Il faut dire qu'en Afrique, Tiken a vendu plus de 500.000 exemplaires de "Mangercratie". En février 2002, il sort un disque intitulé Françafrique enregistré en Jamaïque. En fait, "Françafrique" reprend des anciens succès de Tiken comme "Le pays va mal" ou "Y'en a marre". En 2002, Les événements politiques en Côte d'Ivoire l'empêchent de retourner dans son pays, son nom se trouvant sur une liste des hommes à éliminer. Il est contraint à l'exil entre Bamako et Paris et doit annuler la tournée qu'il avait programmé courant décembre dans son pays.
Le 15 février 2003, Tiken Jah Fakoly est primé aux "Victoires de la musique" française pour son album "Françafrique" comme meilleur album Reggae/Ragga/World de l'année, ex-aequo avec le groupe corse I Muvrini.
Fidèle à ses convictions, Tiken Jah profite de cette cérémonie pour réclamer l'indépendance de l'Afrique. Trois jours plus tard, il participe au concert d'ouverture "Un autre sommet pour l'Afrique", plateforme des opposants au sommet France-Afrique qui se déroule la même semaine dans la capitale française.
Le reggaeman ivoirien repart pour la Jamaïque pour enregistrer un nouvel album. Coup de gueule sort en septembre 2004 et porte toujours le message qui tient à coeur de l'artiste exilé, celui de la lutte pour le continent africain, pour la cause altermondialiste, contre la corruption. Plusieurs invités contribuent à l'ouverture de la musique de Tiken vers d'autres horizons : Didier Awadi de Positive Black Soul sur "Quitte le pouvoir", les frères Amokrane de Zebda sur "Où veux-tu que j'aille" et Magyd Cherfi qui co-écrit "Tonton America".
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