Henry St Clair Fredericks Williams, dit Taj Mahal (littéralement : le palais de la couronne, du nom d'un merveilleux bâtiment indien édifié au 17ème), voit le jour le 17 mai 1942 à New York. Il grandit à Springfield dans le Massachusetts, avec sa s?ur cadette Carole (décédée récemment et qui a fait une carrière magnifique dans le blues et le gospel, rappelons-nous seulement ses dernières tournées avec Jean-Jacques Goldman et son dernier album en 1999, "Couleurs et parfums") et ses 7 autres frères et s?eurs qui deviendront tous artistes et musiciens. Il y apprend le français avec un magnifique accent québécois ! ! , les propriétaires de la ferme où il travaillait étaient d'origine québécoise. Son papa, natif des Antilles est musicien de jazz, sa maman de Caroline du Sud adore le Blues. Le jeune Henry baigne dans un univers musical très riche, de Count Basie au mambo, de Louis Jordan à Duke Ellington... Il apprend à jouer par lui-même, du piano de la guitare, de la guitare basse, de l'harmonica, du tambourin, de banjo, de la lyre. Très vite, sa préférence va au blues et au début des années 60 il fonde le groupe "The Rising Sons" (avec Ry Cooder et Ed Cassidy), ils interprètent les classiques du blues. A partir de 1966, Taj Mahal entreprend une carrière en solo, et on va découvrir un homme surprenant, imprévisible, très inventif, s'ouvrant à son public, au long de ses albums, à différents styles musicaux : le Chicago Blues, la Memphis Soul, la Country, les musiques traditionnelles des Caraïbes, et plus récemment celles du Mali (album "Kulanjan" en 1999, chez Harmonia Mundi, mélange et symbiose parfaits entre la guitare américaine et la kora africaine de Toumani Diabate). Il est à la fois bluesman, guitariste africain, créole, cubain. Il dit de lui-même, "je suis d'abord africain, puis jamaïcain, et enfin américain". Carole participe à bon nombre des ses albums, en tant que choriste. De sa discographie si riche, citons : Giant Steps ? The Hold folks home , un de ses premiers albums, en 1969, dans un style funk, ressorti en 1991 dans la collection 'Music Memory', Senor Blues en 1997 chez Private Music, Hanapepe Dream en 2001, chez Tradition moderne, avec le Hula Blues Band, formation de blues hawaïen, Shouting in Key, avec son groupe actuel "The Phantom Blues Band", conçu par sa propre maison de disque qu'il vient d'ouvrir, Kan-Du Records, c'est un enregistrement live sur 3 concerts, à Los Angeles, Taj Mahal marque ici un retour aux sources du blues. Taj Mahal, homme surprenant, chanteur, guitariste et harmoniciste de talent, également homme de cinéma (il a fait, dans les années 70, une excellente prestation dans "Sounder" un film sur le blues, de Martin Ritt) est un artiste complet, qui a su imposer son style multiple qui dépasse le blues. Il est bon dans tout ce qu'il fait, il a compris que la véritable communication, celle des émotions et des sentiments, passait particulièrement bien par la musique.
Blue Rabbit.