La narratrice, Ursulla Fanon, est une Haïtienne de 45 ans. Elle raconte sa vie dans le village de La Baie-de-Henne. Le récit commence par l'accouchement difficile de sa mère, entourée de pauvres hères plus ou moins alcooliques qui constituent sa famille. Ursulla grandit dans la pauvreté et la saleté dont elle portera à jamais l'odeur. Elle rencontre un jour Simon Madère, comme elle issu d'un milieu fruste et violent. Il deviendra photographe, et elle le retrouvera plus tard à Port-au-Prince, alors qu'elle est devenue mère d'une jeune fille destinée à devenir prostituée. Dans la capitale, elle aura du moins une amie : Roseline, femme généreuse et volcanique. Roseline et la fille d'Ursulla mourront dans un tremblement de terre.
L'univers de Marvin Victor baigne dans une sensualité violente qui ne peut pas laisser indifférent. La première scène du roman, qui décrit un accouchement, est extraordinaire. De nombreux passages sont d'une force étonnante, entièrement due à l'efficacité d'un style ample et lyrique, parfois grinçant, déroulant le récit en longues phrases chargées d'images et de formules inattendues, excellant à restituer les odeurs, les saveurs, les sensations troubles des corps livrés à eux-mêmes.