EXIL(S) partie III / Diaspora Comorienne D'où qu'elle soit, la diaspora porte toujours la trace contradictoire de l'exil.

Ses relations étroites avec le pays d'origine contribuent à refonder le sens du territoire national, devenu espace flottant où se mêle la vision idéalisée de la nation et l'attachement à des traditions déplacées de leur contexte d'origine. Population ainsi à part, la diaspora s'inscrit pourtant avec force au cour du quotidien des villes qui l'accueillent tout en jouant un rôle déterminant sur l'économie du pays d'origine.
Pour sa dernière soirée de la saison et la clôture de l'exposition Exil de Michel Séméniako, Khiasma vous invite à partir à la rencontre des Comores et de sa diaspora singulière et méconnue.
Photographies, danse, vidéo, lecture et musique accompagneront ce moment festif qui se conclura par Exit Exil, création originale réalisée pour cette occasion par Michel Séméniako et Kamal Karry.
L'archipel des Comores - Grande Comore, Mohéli, Anjouan, Mayotte - se situe dans le canal du Mozambique, à égale distance de la côte orientale de l'Afrique et de Madagascar. La communauté comorienne avec près de 60 0000 représentants est la première communauté noire africaine de Marseille. Un sixième de la population vit en France (100 000 personnes environ).
À 20h00 Cocktail de clôture de saison (en présence des artistes présentés depuis octobre)

À 21h00 Noir Trace Karry Kamal Karry + Nawal + Ralph Louzon Vidéo-danse / Installation / Chant Noir trace, créé en 2001 par Karry Kamal Karry, est un solo composé sous forme d'autoportrait. C'est un voyage initiatique qui mène sur les traces des origines du chorégraphe, de sa culture, de sa danse. Dans cette pièce, l'auteur se bat contre la fatalité, contre les éléments, contre la matière. Noir Trace développe une écriture sanglante et violente, sorte de discours ambigu situé à la frontière de deux mondes : celui du jour et de la nuit, du blanc et du noir, de la mort et du jeu.
La pièce chorégraphique est ici repensée comme une installation pour l'espace Khiasma. Le chorégraphe Karry Kamal Karry installe une spirale de charbon au sol qui rappelle l'élément central de ce spectacle. La spirale achevée, la chanteuse Nawal débute un récital de chants comoriens avant la diffusion de la courte vidéo (8 min.) réalisée par Ralph Louzon à partir du spectacle d'origine.
Karry Kamal Karry est né aux Comores. Danseur chorégraphe, metteur en scène autodidacte, pédagogue, notateur. Il est diplômé d'état en tant que professeur de danse, d'écriture et d'analyse du mouvement, système Laban au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Il fonde sa compagnie en septembre 2001. Il crée cette année-là Noir Trace et met en place le triptyque des Siams # 3 § composé de trois pièces jumelles s'inspirant du sujet des siamois, projet développé entre 2002 et 2006. Suite à une invitation à la deuxième édition du komor 4 festival, il met en place un laboratoire de recherche avec des artistes Comoriens et fonde laca (libres Artistes Comoriens Associés).
Connue comme "la Voix des Comores', Nawal est la première femme comorienne chanteuse, compositeure et pluri-instrumentiste à se produire en public. Elle a grandi dans le sud de la France, près de Valence. En 1985 elle retourne aux Comores. Elle choisit alors de mettre en lumière sa culture aux influences multiples et crée ainsi un son inédit où la musique indo-arabo-perse rencontre les polyphonies bantou, les chants soufi et les rythmes syncopés de l'Océan Indien.
Ralph Louzon vit à Paris et est photographe, vidéaste et musicien. Il est professeur associé à l'université Paris 8 en photographie et multimédia, membre de la compagnie Karry Kamal Karry avec qui il collabore depuis 2001. Son travail est souvent associé au corps, au visage, et particulièrement à leurs mouvements.

À 21h45 De Grande Comore Lecture musicale + vidéo projection photographique De Grande Comore, ouvrage paru aux Editions Khiasma à l'automne dernier, raconte les histoires ordinaires mais remarquables de six Comoriens vivant à Marseille.
Il ne prétend pas traiter de la communauté comorienne en général mais s'intéresse à quelques histoires de vie, livrées dans les termes des personnes qui les racontent, et à travers des images qu'elles ont contribué à composer.
Le livre a été conçu à partir d'entretiens et de prises de vue réalisés entre mai 2002 et juillet 2003, principalement dans les quartiers Nord de Marseille.
Les photographies traitent des environnements affectifs, professionnels et géographiques des personnes. De Grande Comore, qui met en scène des destins communs - deux frères, une femme et son mari, un père et sa fille-, propose des regards contrastés à la fois sur Marseille et sur l'identité comorienne.
Lecture musicale et mise en espace du texte par Soeuf Elbadawi sur un diaporama photographique de Marion Osmont.
Suivie d'une rencontre autour de Soeuf Elbadawi : Comoriens, une diaspora singulière.
Homme de théâtre et journaliste de nationalité comorienne, Soeuf Elbadawi réside aujourd'hui entre la France et les Comores. Parallèllement à son travail scénique, il produit des émissions de littérature pour Radio France Internationale, dirige le Komor4 Festival à Moroni, monte des événements culturels, écrit et publie de la fiction, réalise des projets musicaux et s'occupe de Washko Ink., structure d'agitation culturelle et citoyenne, dont le siège se trouve dans l'Archipel des Comores... Récemment à l'affiche du Théâtre de l'Opprimé à Paris, il publie en ce mois de juin un recueil de textes dédié à la scène culturelle de son pays aux éditions Komedit.

À 23h00 Exit Exil Michel Séméniako + Kamal Karry danse / lumière La lumière, matière première de mon travail, ouvre à la connaissance en nous révélant le monde et dégage de l'énergie avec tout ce qu'elle touche. Elle sera le médium de l'échange avec le danseur-chorégraphe Karry Kamal, lors d'une performance inspirée par les thèmes de l'exposition Exil. Les propositions chorégraphiques et lumineuses se répondront dans un jeu qui investira tout l'espace de Khiasma. Michel Séméniako

EXIL / Exposition Michel Séméniako photographie textes de Louise L. Lambrichs du 15 avril au 18 juin 2005 (du mercredi au samedi de 16H à 20H) " En utilisant un film infrarouge, je détourne la technique "froide" de surveillance. J'en inverse le processus : la chaleur ne dessine plus une cible, mais exprime l'aura des corps vivants, leur énergie pour survivre." Célèbre photographe nocturne, Michel Séméniako nous invite à entrer dans une autre nuit, celle de l'errance et de la fuite. Fils d'immigrés russes, il fouille dans le dépôt lapidaire d'une mémoire familiale enfouie jusqu'ici pour nous livrer un récit visuel de l'exil à la fois singulier et universel.