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En fêtant leur 40ème anniversaire (du 11 au 18 novembre 2006 à Tunis) Les "Journées Cinématograhiques de Carthage" ont battu un record : celui de se confirmer comme la plus ancienne manifestation cinématographique du tiers Monde toujours en exercice et qui se soit déroulée tous les deux ans sans interruption depuis sa création par le Ministère tunisien de la culture en 1966.
Depuis le Sénégalais Sembene Ousmane (Grand Prix 1966) en passant par l'Egyptien Youssef Chahine (Grand Prix 1970) et le Malien Souleymane Cissé (Grand Prix 1982), le Palestinien Michel Khleifi (Grand Prix 1988), les Tunisiens Nouri Bouzid, Ferid Boughedir, Moufida Tlatli (grand prix 1986, 1990, 1994), le Syrien Mohamed Malass (grand prix 1992) ou l'Algérien Merzak Allouache (Grand Prix 1996), tous les grand noms des cinémas africains et arabes ont été primés d'abord par Carthage avant d'être reconnus ailleurs.
Contrairement à d'autres manifestations mi-mondaines, mi-touristiques sans véritable enjeu cinématographique, les JCC ont d'emblée été un festival militant de la cause cinématographique des pays africains et arabes, en se traçant deux objectifs principaux :
Promouvoir un cinéma d'expression reflétant les réalités culturelles et sociales des pays concernés, et le faire connaître à l'échelle locale et internationale.
Servir de lieu de rencontre entre les cinéastes pour élaborer les conditions de développement économique de ces cinémas, dans des marchés presque totalement colonisés par les fournisseurs de films étrangers.
C'est aux JCC qu'a été créée en 1970 la FEPACI (Fédération Panafricaine des Cinéastes) et c'est aux JCC qu'ont, depuis, été élaborées les bases de la coopération cinématographique Sud-Sud. Une coopérative effective qui a commencé à donner des résultats concrets avant d'être remplacée dans les années 90 par la coopération Nord-Sud, laquelle rend aujourd'hui les cinémas africains très dépendants des aides financières du Nord..
Les trois derniers colloques des JCC ("Les cinémas du Sud face à la Mondialisation", "Le financement du cinéma par la télévision", "La critique cinématographique face aux cinémas africains et arabes") n'ont pas démenti la réputation de réservoir à idées de la manifestation. Mais c'est surtout l'extraordinaire adhésion du public local qui demeure l'autre grande réussite du festival. Tous les deux ans de véritables marées humaines emplissent le centre ville de la capitale lui donnant une animation inégalée. La célébration du 40ème anniversaire du festival est à la fois l'occasion d'un retour aux sources avec plusieurs rétrospectives marquant l'historique des cinémas et des auteurs révélés par la manifestation, ainsi qu'une plus grande ouverture (à travers tous les formats de filmage) sur l'Asie, l'Amérique Latine et les films du Sud en général. Cela dans le cadre de l'engagement mondial de promotion et de défense de la notion de "Diversité Culturelle" qui est célébrée à Carthage du point de vue du Sud. Pour leur 40ème anniversaire, les JCC confirment encore ce que la proximité de la Tunisie avec l'Europe et sa tradition de lieu de dialogue les prédestine à être : une Indispensable plaque tournante de la coopération cinématographique Nord-Sud et Sud-Sud.
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