Extrait d'un article publié sur le site Latitude France
Né en 1968 à Kinshasa, Aimé Mpane suit très tôt les traces de son père, sculpteur et ébéniste, tout en s'intéressant également à la peinture. Après des études à l'Académie des Beaux-Arts de Kinshasa au cours desquelles il découvre les modèles classiques, il part à Bruxelles mais se retrouve confronté à la persistance des clichés néo-colonialistes et raciaux sur l'Afrique ainsi qu'à l'art contemporain en Europe, dont son travail, à l'époque, est très éloigné. Ce double choc déclenche chez lui une crise profonde qui le pousse à effacer publiquement ses toiles passées. Il entame alors une reconquête identitaire en voyageant à travers le continent africain et en expérimentant d'autres médiums comme l'installation ou les tableaux sculptés. Il se distingue en 2006 à la Biennale de Dakar avec Congo 1885, l'ombre de l'ombre, installation présentant un personnage grandeur nature tout en allumettes face à des gisants en bois, son ombre monumentale projetée sur le mur (Prix de la fondation Jean Paul Blachère). Portraits d'enfants victimes de la guerre ou sculptures-installations sur des thèmes comme la prostitution juvénile ou l'abandon (Don't touch me / Bombe à retardement), le travail d'Aimé Mpane marque le spectateur par sa puissance d'évocation, à la fois poétique et politique.
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