La version animée de la go la plus dessinée d'Abidjan sort aujourd'hui sur les écrans français. Prix du meilleur Premier Album au Festival de Bande-Dessinée d'Angoulême (France) en 2006, publié en six tomes et traduit en quinze langues, Aya de Yopougon n'a pas fini de séduire les petits et les grands. Rencontre avec son auteure, Marguerite Abouet.
De la bande-dessinée à succès au long-métrage d'animation, quel a été le déclic pour passer de l'un à l'autre ?
Marguerite Abouet : Cette histoire d'Aya, dès le début, a beaucoup de chance. Entrer comme ça dans le milieu de la bande-dessinée en plus avec pour vitrine Gallimard...[grande maison d'édition française, ndlr]. Moi à la base, je n'étais pas "auteure" - et j'ai même été surprise par ce succès. Et puis ensuite le film était une belle continuité. Joan Sfar, qui est le directeur de la collection Bayou chez Gallimard, Antoine Deslevaux et Clément Oubrerie [le dessinateur d'Aya, ndlr] ont monté un studio d'animation pour pouvoir eux-mêmes fabriquer leurs propres histoires. Il y a eu le film animé Le Chat du Rabbin de Joan Sfar issu de sa bande-dessinée à succès et ensuite nous avions tout le studio pour faire la suite d'Aya. Et vu le succès d'Aya, nous n'avons pas hésité à prendre des risques, aller voir des financeurs qui ont bien voulu nous suivre. Nous avons profité du succès du Chat du Rabbin pour faire le film Aya. Si la BD n'avait pas eu de succès, je ne pense pas qu'ils auraient pris le risque de l'adapter.
Est-ce qu'Aya aurait pu être un film de fiction non animé ?
M. A. : Bien sûr ! Je pense que Aya, on peut tout faire avec, même au théâtre. D'ailleurs, la première fois, c'est un groupe amateur de théâtre qui m'a contacté parce qu'ils voulaient mettre en scène le premier tome et je leur ai donné mon accord. Ils m'ont invité pour la première au Mans. C'était à mourir de rire ! Il y avait des Noirs, des Blancs...
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