À Paris, au cœur de l'été indien, pendant toute une nuit d'insomnie, couchée à côté de son amant endormi, une jeune femme antillaise part en quête d'une autre : Victorine. Partageuse de logis il y a bien longtemps, Victorine a su rester discrète, insaisissable, pour s'envoler un beau jour sans retour possible. L'auteur sait nous faire partager avec une grande sensibilité, le destin de cette jeune femme. Cette Victorine qui tente d'assumer l'écart entre ici et l'autre bord pour finalement "remettre sa vie".
Le regard plein de tendresse de la narratrice pour tous les déracinés de Paris, Cotonou, Dakar ou des Terres-Sainville, les phrases au rythme lent d'un ailleurs lointain et l'humour léger comme un voile de coton nous entraînent sur les traces de Victorine.
Format : 13,5 x 16,5 cm
Brochés, cahiers cousus, couverture à rabats, pelliculage mat.
Résumé : Le regard plein de tendresse pour tous les déracinés de Paris, Cotonou, Dakar ou des Terres-Sainville.
Extrait : "Je naviguais entre deux mondes. À gauche, la rive des jumelles. Elles ont dix-huit ans comme moi, nous fredonnons les mêmes rengaines. Sans nous connaître, nous avons monté les mêmes chevaux de bois, nagé dans les mêmes rivières, joué dans la même savane, tourné autour d'une Joséphine en statue de pierre. Itinéraire sans surprise. Chaque jour le même trajet de la maison à l'université et vice versa. Les études terminées, retour au pays. Et voilà qu'un courant me déporte. Sans carte de séjour, j'accoste sur l'autre bord. La terre étrangère a l'inconfort mais aussi l'attrait de l'inconnu. J'en ignore le code. Victorine avance dans les zones où je n'irais sans doute jamais. Souveraine. Elle voyage. Elle vient, s'installe dans les trains souterrains. Elle a l'orgueil des conquistadors, l'audace des pionniers. Ses éclipses et ses retours rythment notre vie sans histoire. Elle va, vient, revient."
Citation presse : "Dans ce roman si beau, Simonne Henry-Valmore la Martiniquaise renouvelle avec fulgurance l'art d'écrire en pays ensoleillé..."
Roland Brival, Elle, 22 mars 1999.
"[…] comme un blues languissant, le monologue se déroule."
Didier Jacob, Le Nouvel Observateur, 21-27 janvier 1999.
"Quête identitaire, recherche du temps perdu, recherche d'une écriture propre, invitation à la fraternité, à la tolérance, à l'amour du Beau : il y a tout cela dans L'Autre Bord".
M. Belros, Justice, 14 janvier 1999.
"De cette mise en histoire des imaginaires inconsolés, Simonne Henry-Valmore a fait pourtant une symphonie, un roman composé sous la forme d'une méditation sur l'amour et la mort."
Rudy Rabat Haly, "Symphonie d'ex-île", France-Antilles, 21-27 novembre 1998.
"L'écriture de Simonne Henry-Valmore sait évoquer sans mièvrerie le frémissement des êtres et des instants que sa scrupuleuse honnêteté littéraire cerne sans exotisme, avec une inlassable précision, son récit restant cependant toujours tempéré par la poésie et par l'humour."
Ina Césaire, France-Antilles, 21-27 novembre 1998.