Je suis le cochon créole. Je suis qui je suis. Je suis le porc de vos ancêtres. Il n'y a aucun porc sauf moi, ce porc créole, noir, apocalyptique, porc du nouveau monde dont le sang a lavé les esclaves de leur péché, dont la chair est ta chair, jusqu'à là fin des temps.

Haïti 1804. Une cérémonie vaudoue par une nuit d'orage. Un groupe d'esclaves boivent le sang d'un cochon, baptisant la lutte pour la liberté qui créera Haïti, la première République noire du monde.
Haïti, 1978. Dans un accord signé avec le gouvernement américain, la police secrète du dictateur extermine les cochons noirs créoles pour introduire le cochon rose américain, c'est le premier porcocide mondial.

Un court métrage de Michelange Quay

France - Michelange Quay - 19mn - 2004 - Fiction - Couleur

Interprètes : Dominique Batraville, Georges Quay, Mireille Quay, Adeline Mathieu.

Réalisation et scénario : Michelange Quay
Producteur : Les Films à un dollar
Image : Benjamin Echazarreta, Thomas Ozoux
Montage : Michelle Flammand, Jean-Marie Leng Elle, Lulu
Son : Nicolas Leroy, Pierre Bocheron
Mixage : Frédéric Attal
Musique : Julien Lourau
Format de projection : 35 mm


Festivals

2004 | Festival de Cannes 2004
* Sélection officielle pour la Palme d'Or du Court métrage.

2004 | Festival international du cinéma pour la jeunesse, à Gijon 2004 (Espagne), Festival reconnu par les Oscars.
* Compétition officielle courts métrages - catégorie : Jeunesse.

2004 | Festival international du documentaire et du film d'animation Leipzig 2004
* Sélection - Films documentaires

2004 | Rio de Janeiro (Mostra Curta Cinema) - Festival international de court métrage 2004
* Sélection - section "Enjoyable shorts".

2004 | Festival du film de Sarajevo 2004
* Sélection - section New Currents.

2005 | Festival de Clermont-Ferrand 2005
* Sélection

Prix
Cheval d'alluminium - Meilleur court métrage au Festival international du film de Stockholm 2004

Olivier Barlet sur Tënk :
"Une pièce trouvée devant la Cathédrale de Port-au-Prince suffit pour convoquer l'ingérence américaine dans l'Histoire haïtienne, représentée par l'extermination des cochons noirs créoles sous la dictature en 1978 pour les remplacer par les cochons roses du Nord. Symboles de l'identité haïtienne, leur sang gicle comme celui des esclaves, et comme ceux qui luttèrent pour l'indépendance. Aujourd'hui, les cochons rescapés se nourrissent des détritus des bidonvilles tandis que la diaspora est happée par le mercantilisme, comme le père du réalisateur qui spécule sur la valeur du cochon. C'est ce tourbillon dichotomique mâtiné de religions de l'imaginaire haïtien que retisse avec brio Michelange Quay aux sons du jazz du saxophoniste Julien Loureau. "In God we trust" : le poète Dominique Batraville baptise un jeune cochon avec la pièce de monnaie américaine, et le sacrifie pour sceller l'alliance maléfique tout en affirmant la dignité de tous les pauvres."